Liban : un désastre écologique
Politis, Claude-Marie Vadrot:
Politis, Claude-Marie Vadrot:
Le Liban s’apprête à porter plainte contre Israël pour les terribles dommages provoqués par les bombardements sur l’environnement.
Les dernières images satellites recueillies par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) attestent que la marée noire qui a envahi le littoral du Liban depuis le bombardement de la centrale de Jiyyey, au sud de Beyrouth, s’étend désormais sur plus d’une centaine de kilomètres. Elle est parvenue depuis le 2 août sur une partie de la côte syrienne et menace la Turquie. Les analyses faites sur place et depuis l’espace montrent qu’en certains endroits l’épaisseur de la couche dépasse cinquante centimètres, dans la mesure où le fuel continue de s’écouler. C’est la plus grave marée noire jamais connue par la Méditerranée, le désastre que le Centre de lutte contre les pollutions de Malte redoute depuis des années pour cette mer fermée et sans marée. La quantité de produit pétrolier dépasse la pollution provoquée il y a quelques années en France par l’Erika, le tonnage déversé étant largement supérieur à 20 000 tonnes, et le produit beaucoup plus lourd, difficile à neutraliser et ne s’évaporant pratiquement pas.
Les appels à l’aide internationale du gouvernement libanais sont restés lettre morte : les équipes de Malte, les spécialistes français du Centre de documentation de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), tout comme les Italiens, tous sollicités, ne sont pas encore en mesure, malgré une réunion d’urgence fin août, d’acheminer des équipes de secours, des produits et du matériel. Tous ont fait savoir, comme les Nations unies, qu’ils ne pourraient intervenir que lorsque le blocus israélien sera levé. De toute façon, il est déjà largement trop tard. Comme toujours dans les conflits, petits et grands, l’environnement et la nature constituent le cadet des soucis des belligérants. Bien sûr, il y a les morts, les blessés, les infrastructures détruites, mais, pour la destruction, il faudra attendre des années pour que les conséquences pesant sur les vivants commencent à disparaître. Au Liban comme en Israël.Cette marée noire, la première au monde à ne pas pouvoir être traitée, dans la mesure où le fuel se mélange aux sables et coule peu à peu sur le fond, compromet le tourisme pour des années. Quant aux pêcheurs, leur activité est également compromise pour une longue période, la plupart des poissons et des crustacés sont détruits et leurs frayères colmatées. La mortalité serait proche, déjà, de 100 %. Tout comme pour des milliers d’oiseaux. Avant le cessez-le-feu, le Pnue n’a jamais pu obtenir la certitude que ses spécialistes ne seraient pas bombardés par l’aviation israélienne.La marée noire a également entraîné, dans les heures qui ont suivi le bombardement, une pollution atmosphérique qui a affecté les voies respiratoires de milliers de personnes, notamment les enfants. Cette pollution de l’air n’est pas la seule : de nombreuses usines et réservoirs des régions de Tyr et de Beyrouth contenant des produits chimiques industriels (notamment du chlore et des acides) ont été touchés par les bombardements. Ces produits se sont en partie dispersés dans les airs, le reste est passé dans le sol et gagne lentement les nappes phréatiques, dont certaines offrent déjà de l’eau impropre à la consommation.
Les dernières images satellites recueillies par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) attestent que la marée noire qui a envahi le littoral du Liban depuis le bombardement de la centrale de Jiyyey, au sud de Beyrouth, s’étend désormais sur plus d’une centaine de kilomètres. Elle est parvenue depuis le 2 août sur une partie de la côte syrienne et menace la Turquie. Les analyses faites sur place et depuis l’espace montrent qu’en certains endroits l’épaisseur de la couche dépasse cinquante centimètres, dans la mesure où le fuel continue de s’écouler. C’est la plus grave marée noire jamais connue par la Méditerranée, le désastre que le Centre de lutte contre les pollutions de Malte redoute depuis des années pour cette mer fermée et sans marée. La quantité de produit pétrolier dépasse la pollution provoquée il y a quelques années en France par l’Erika, le tonnage déversé étant largement supérieur à 20 000 tonnes, et le produit beaucoup plus lourd, difficile à neutraliser et ne s’évaporant pratiquement pas.
Les appels à l’aide internationale du gouvernement libanais sont restés lettre morte : les équipes de Malte, les spécialistes français du Centre de documentation de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), tout comme les Italiens, tous sollicités, ne sont pas encore en mesure, malgré une réunion d’urgence fin août, d’acheminer des équipes de secours, des produits et du matériel. Tous ont fait savoir, comme les Nations unies, qu’ils ne pourraient intervenir que lorsque le blocus israélien sera levé. De toute façon, il est déjà largement trop tard. Comme toujours dans les conflits, petits et grands, l’environnement et la nature constituent le cadet des soucis des belligérants. Bien sûr, il y a les morts, les blessés, les infrastructures détruites, mais, pour la destruction, il faudra attendre des années pour que les conséquences pesant sur les vivants commencent à disparaître. Au Liban comme en Israël.Cette marée noire, la première au monde à ne pas pouvoir être traitée, dans la mesure où le fuel se mélange aux sables et coule peu à peu sur le fond, compromet le tourisme pour des années. Quant aux pêcheurs, leur activité est également compromise pour une longue période, la plupart des poissons et des crustacés sont détruits et leurs frayères colmatées. La mortalité serait proche, déjà, de 100 %. Tout comme pour des milliers d’oiseaux. Avant le cessez-le-feu, le Pnue n’a jamais pu obtenir la certitude que ses spécialistes ne seraient pas bombardés par l’aviation israélienne.La marée noire a également entraîné, dans les heures qui ont suivi le bombardement, une pollution atmosphérique qui a affecté les voies respiratoires de milliers de personnes, notamment les enfants. Cette pollution de l’air n’est pas la seule : de nombreuses usines et réservoirs des régions de Tyr et de Beyrouth contenant des produits chimiques industriels (notamment du chlore et des acides) ont été touchés par les bombardements. Ces produits se sont en partie dispersés dans les airs, le reste est passé dans le sol et gagne lentement les nappes phréatiques, dont certaines offrent déjà de l’eau impropre à la consommation.
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