Friday, January 23, 2009

LIBAN -article de Médéa Azouri Habib

Chers Amis,


Dans des moments de doute ou de découragement quant à ce pays, son
avenir et par conséquent le vôtre et celui de vos enfants, lisez cet
article.

LIBAN -article de Médéa Azouri Habib

À dix jours du passage à 2009, on ne peut pas ne pas penser aux
bilans, aux remises en question, aux conclusions sur l'année qui vient
de s'écouler.
Qu'a-t-on fait?
Qu'a-t-on dit?
A-t-on été à la hauteur de nos espérances, de celles des autres?
Est-ce une bonne année? Un mauvais cru? Une année comme une autre?
Quelles leçons a-t-on tiré?
Où en est-on?
Restera-t-on?
Partirons-nous?
Il y a bien un moment durant 2008 où vous vous êtes posé la question
sur un éventuel départ.
Quitter le Liban. Définitivement. Momentanément.
Ras-le-bol de ce pays, de ses politiques, de ses conflits, de ses
élections, de ses invasions, de ses coups foireux et de ses
pots-de-vin, de ses faiblesses et de cette foutue inaptitude à faire
du bien à son peuple…

Comme c'est facile.
Comme c'est facile de le détester ce petit pays, de le haïr, de le
mépriser, de s'en plaindre et de le comparer à un ailleurs plus
serein, de le critiquer et de vouloir le boycotter.

Plus facile que de le défendre et pourtant…
C'est un fait, le Liban ne laisse personne indifférent. Et, de ce
point de vue-là, les Libanais sont a priori d'accord.
Ce pays des extrêmes nous donne à nous, Libanais, des sentiments
contradictoires: j'aime, j'aime pas, j'attaque, je défends…
Sauf que là, en cette fin 2008, en ces temps de crise, en ce moment de
remise en question et autres causes, une seule chose est sûre.
Il fait bon vivre au Liban.

Quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense.
Parce que voilà:
Malgré la multitude de destinations offertes aux Libanais, c'est ici
qu'ils reviennent passer les fêtes.
Pas seulement pour y être en famille ou retrouver les amis.
Mais parce que c'est là qu'il faut être. C'est comme ça.
Une fois qu'on vient au Liban… c'est foutu. On y reviendra.
Quoi qu'il arrive.
Ce magnétisme libanais en a fait succomber plus d'un.
Qu'on soit libanais, français, italien ou américain.
Et même si un jour on a décidé de laisser derrière nous, et pour de
bon, les plaines de la Békaa, la montagne du Chouf ou une Beyrouth
envahie, on est resté libanais à jamais.

Alors oui, c'est facile de le descendre ce satané pays de 10 452 km2
et de le railler, mais putain, qu'est-ce qu'il est attachant ce pays!!

Lui, ses habitants, leurs défauts, leurs failles, leur manque de civisme.
Ce bordel ambiant,
Ces starlettes à deux balles,
Ces bonnes femmes qui pleurent, les bras chargés de fleurs, à la porte
d'arrivée de l'AIB,
cette commerçante qui offre un Chicklets à votre fils parce qu'il est
mignon,
le type du parking qui vous dit de payer la prochaine fois,
l'infirmière qui vous apporte des pommes et des avocats de son verger
de la montagne,
cette vendeuse qui vous met un sac de côté en attendant les soldes,
cet inconnu assis à côté de vous dans l'avion, qui vous enlève votre
plateau-repas pendant que vous dormez et qui remet sur vos jambes la
couverture qui avait glissé par terre.

Elles sont belles ces Libanaises qui ornent nos panneaux
publicitaires, ces Libanaises qui sortent seules le soir,
Cette voisine qui vous envoie une «snayniyé» pour célébrer la première
dent de sa fille,
Cette amie qui attend votre fils en bas, lorsqu'il rentre en autocar,
Ces tantes qui vous tricotent des écharpes et des bonnets,
Cette femme qui vous sourit tous les matins quand vous partez.

Elles sont belles ces Libanaises que vous croisez dans les restaurants,
Ces amies qui vous mentent pour mieux vous surprendre et qui vous
soutiennent, quelles que soient les difficultés que vous traversez.
Elles sont belles ces femmes avec qui vous bavardez chez le coiffeur,
ces Libanaises qui s'occupent de vous et qui vous rendent belles à
votre tour.

Il est beau ce Liban où vos collègues deviennent vos amis, où vos amis
deviennent vos frères, où vos frères viennent chaque année.
Ce Liban où l'on ne trouve plus une table dans un restaurant pendant
les fêtes, où les SMS sonnent sans cesse pour vous inviter à aller
réveillonner dans une «salsa night spéciale karaoké», où les gens qui,
malgré tout ce que l'on pense sur les raisons qui les animent,
viennent vous présenter leurs condoléances et vous disent «mabrouk»
quand un enfant paraît.

Il est attendrissant ce Liban où n'importe qui vous «add» sur
FaceBook, ce Liban où chantent Rayes Bek et les Soa, Salma Nova et
Mouzanar. Ce Liban où tournent les Joreije, Philippe Aractingi,
Danièle Arbid et Nadine Labaki. Ce minuscule pays que Catherine
Deneuve a «voulu voir» parce que sa sœur Françoise (Dorléac) aimait y
venir danser.
Elle avait tout compris Françoise.
C'est ici et nulle part ailleurs qu'il faut venir danser...

1 comment:

Anonymous said...

ëcoutez Nayla, la cantante libanesa. Vous serez étonnée.
Nayla est libanaise. Son album : ALA MAAK.
En vente dans tous les Virgin Megastores au Liban

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